Chaque jour, des milliers de personnes à travers le monde font face aux conséquences parfois irréversibles des accidents de la route. Si l’assurance automobile est souvent perçue comme une formalité administrative, son rôle réel dépasse largement cette simple exigence légale. Est-elle une nécessité pour la protection des citoyens ou une obligation imposée qui peine à être pleinement comprise ?
C’est à cette problématique qu’a tenté de répondre le forum « Projet Route », organisé par l’Association Africaine d’Accompagnement d’Accidents (AFCA) sous la houlette de son Président-Fondateur, François Legrand TCHENDJOU ce jour au Mansel Hôtel de Yaoundé. Depuis une décennie, l’AFCA œuvre pour une meilleure prise en charge des victimes d’accidents et leur autonomisation, en partenariat avec les structures hospitalières et les assurances.
Des témoignages qui rappellent l’urgence de la sensibilisation

Dès l’ouverture du forum, des accidentés de la route ont livré leurs récits marqués par des expériences contrastées : certains ont bénéficié d’un suivi médical structuré grâce à leur couverture assurantielle, tandis que d’autres ont fait face à des situations dramatiques en raison d’une absence ou d’une fraude à l’assurance. À travers ces témoignages, il apparaît clairement que la question de l’assurance automobile ne peut être réduite à une simple obligation administrative ; elle constitue une véritable nécessité pour la protection des usagers de la route.
Les assurances factices : entre méconnaissance et danger juridique
L’intervention du Procureur de la République a apporté un éclairage crucial sur les conséquences légales de la détention d’une assurance factice. Trop souvent, des automobilistes souscrivent à des polices d’assurance frauduleuses, pensant être couverts, alors qu’en cas d’accident, aucune prise en charge ne leur sera accordée, et ils risquent des poursuites judiciaires.
Dans le même registre, le représentant du Secrétariat d’État à la Défense (SED) a mis en évidence les implications pour les personnes mises en cause lors d’un accident si leur couverture est falsifiée, tandis que le Commissaire de Police, représentant la DGSN, a insisté sur la responsabilité des assurés eux-mêmes face à ces fraudes de plus en plus fréquentes.
Comprendre son assurance pour éviter les pièges
La responsable d’AGC Assurances a pris la parole pour clarifier une question essentielle : comment distinguer une assurance valide d’une assurance frauduleuse ? Elle a détaillé les modalités permettant de garantir une couverture correcte et conforme aux exigences légales, évitant ainsi les pièges des fausses attestations qui fragilisent les victimes lorsqu’un sinistre survient.

Autonomisation des accidentés : un aspect fondamental du suivi post-accident
Loin de se limiter à la question de la couverture assurantielle, le forum a mis en lumière un défi souvent occulté : l’autonomisation des accidentés après leur consolidation. Mme Djeumo Bandji Andréas Daniella, experte en entrepreneuriat, a insisté sur la nécessité pour les victimes de ne pas sombrer dans l’exclusion sociale. Les formations adaptées et les opportunités économiques constituent une étape essentielle dans leur réinsertion et la reconstruction de leur autonomie.
Un appel à l’action pour une protection efficace des accidentés
Alors que les débats se sont clôturés par des projections sur le renforcement des mécanismes de prise en charge, le besoin d’un soutien accru à l’AFCA a été unanimement souligné. Son action humanitaire, qui offre aux accidentés un cadre structuré et un accompagnement durable, doit être renforcée par des partenariats solides avec les assurances, les institutions publiques et les institutions financières.
Dans une société où l’accident de la route peut toucher n’importe qui, il est impératif que l’assurance automobile ne soit pas seulement perçue comme une obligation légale mais comme une nécessité vitale. L’AFCA et ses partenaires œuvrent pour un changement de mentalité et une protection efficace des victimes, mais la lutte contre les fraudes et la sensibilisation doivent s’intensifier pour garantir un avenir où chacun pourra bénéficier d’une prise en charge réelle et équitable en cas d’accident.
Eric Moïse NKOUANDOU M.